70 | Vincent Geyskens & Pat Harris
UNGATZ
09.12.2023 – 20.01.2024
Saturday 09.12.2023 | 2 – 7 pm
opening drinks in the presence of the artists
Eléments d’information non essentiels à l’appréciation des dessins et peintures de Pat Harris et Vincent Geyskens exposés à la valerie _traan gallery d’Anvers du 9 décembre 2023 au 20 janvier 2024.
Le texte de salle est un genre à part entière, dont la forme dépend du contexte d’exposition. Dans le meilleur des cas, il résulte de l’adaptation du style et de la pensée de l’auteur au contenu des œuvres exposées et de leurs caractéristiques physiques.
Le texte entre vos mains n’est pas le panégyrique envisagé d’abord, dans lequel se serait exprimée mon attirance personnelle pour l’évanescente fragilité des compositions florales de Pat Harris ou pour le plutonisme des natures mortes de Vincent Geyskens. Mieux vaut en effet tenir la déclaration amoureuse à l’écart de l’exhibitionnisme de l’espace mercantile.
Il n’est pas non plus la lettre d’injures rédigée ensuite aux deux artistes (mais disparue depuis…) où s’exprimaient mes frustrations face à la force tranquille de leur démarche et qui aurait fait écho au titre joyeusement nihiliste, provocateur et décomplexé de l’exposition (une recherche sur Google ayant laissé savoir qu’en argot, Ungatz signifie « RIEN » ou, pour citer Vincent Geyskens interrogé sur le sujet, « Nothing ! Death ! Nougatbollen ! Nichts ! Bollocks ! The void ! Le vide ! »).
Ce texte n’est finalement qu’une tentative de communication d’informations sur des œuvres réalisées entre 2020 et 2023, période marquée à ses débuts par l’isolement plus ou moins contraint de tout un chacun. Pat Harris et Vincent Geyskens se connaissent depuis plus de trente ans. Si Pat Harris présente aujourd’hui ses travaux récents aux côtés de ceux de celui qui fut son élève à l’académie d’Anvers de 1990 à 1994, c’est sur l’invitation de ce dernier.
Il n’est pas rare que certaines pratiques et sensibilités rapprochent les êtres au cours du temps, renforçant les complicités tout en respectant l’épanouissement de leur singularité. Peintres, Geyskens et Harris ont toujours partagé la solitude du confinement dans le studio (baigné dans la lumière électrique dans le cas du premier, par la diffuse lumière diurne dans le cas du second). Depuis quelques années, c’est la pratique du dessin en plein air, lors de longues marches (en forêt de Soignies pour Geyskens, le long des côtes irlandaises pour Harris) qui fait se croiser leurs chemins.
Réalisés loin de l’incessant fracas des actualités locales et internationales et du maëlstrom médiatique, les peintures et dessins exposés aujourd’hui résultent d’un contact désiré et d’une observation intense d’éléments simples du réel : fruit(s), fleur(s), arbre(s), rocher(s), mer, ciel. Occupant le centre des compositions, ces motifs n’en constituent pourtant pas forcément l’essence. A bien y regarder, ils semblent plutôt n’être que les outils idéaux d’une quête résolue du lâcher prise.
En tant que manifestation statique, tout tableau apparaît aux yeux de celui qui le regarde comme un événement. Il est cependant aussi, et même d’abord, intrinsèquement, succession d’événements. Il suffit de se rapprocher de la surface des natures mortes et paysages de Geyskens et Harris pour que se manifeste cette évidence. Pour celui qui sait y regarder, à la surface du relief coloré, c’est le spectacle de la création qui se rejoue. La reconstitution des épisodes du drame artistique s’effectue à la découverte de la stratigraphie du tableau face à l’épiphanie des repentirs. Ne connaissant jamais précisément ce qu’il cherche ou souhaite voir apparaître, le peintre sait toujours ce qu’il préfèrerait ne pas voir. Et comme il arrive à un réalisateur de faire disparaître certains personnages au montage de son film, il aurait tort de se priver de ses propres talents de prestidigitateur.
Si les tableaux de Geyskens et Harris se rejoignent dans le processus de leur conception, l’affaire paraît tout autre en ce qui concerne leurs dessins. Extraits pour la toute première fois de cahiers devenus tristement mutilés, ceux de Vincent Geyskens s’opposent par leur multitude (des centaines, peut-être même des milliers), la vitesse de leur exécution (ces annotations fugaces, quasi automatiques, réalisées parfois à l’aveugle, en marchant) aux compositions sur feuille libre de Pat Harris, fruits de plusieurs heures de travail consécutives, face à l’irradiation auratique de la masse rocheuse. Dans les deux cas pourtant, c’est bien l’affranchissement du mouvement de la main vis-à-vis de l’œil et de son regard sur le réel qui guide leur pas.
Ungatz. Vraiment?
Simon Delobel
> catalogue et tarifs sur demande
Non-essential Information for the appreciation of the drawings and paintings by Pat Harris and Vincent Geyskens exhibited at the Valerie Traan gallery in Antwerp from 9 December 2023 to 20 January 2024.
The gallery text is a genre in its own right, its form depends on the context of the exhibition. At its best, it is the result of the adaptation of the author’s style and thoughts regarding the content of the exhibited works and their physical characteristics.
The text you have in your hands is not the eulogy I had initially envisaged, in which I would have expressed my personal attraction to the transient fragility of Pat Harris’s floral compositions or to the plutonism of Vincent Geyskens’s still lifes. Better to keep the declaration of love away from the exhibitionism of the commercial space.
And also, the insulting letter I wrote to the two artists (but which has since disappeared...), expressing my frustration at the quiet strength of their approach, which is supposedly reflected in the exhibition’s gleefully nihilistic, provocative and uninhibited title (a Google search revealed that Ungatz means ‘NOTHING’ in slang... or, to quote Vincent Geyskens on the subject: ‘Nothing! Death! Bollocks! Nichts! Nonsense! The emptiness! The emptiness!
Ultimately, this text is simply an attempt to pass on information about works produced between 2020 and 2023, a period marked in its early stages by the more or less forced isolation of each individual. Pat Harris and Vincent Geyskens have known each other for over thirty years. If Pat Harris now presents his recent work alongside that of his student of the Antwerp Academy from 1990 to 1994, it is at Geyskens’ invitation.
It is not uncommon for certain practices and sensibilities to bring people together over time, amplifying complications while respecting the development of their individuality. As painters, Geyskens and Harris have always shared the solitude and seclusion of the studio (bathed in electric light in Geyskens’ case, in diffuse daylight in Harris’) For some years now, it has been the practice of drawing in the open air, during long walks (in the Sonian Forest for Geyskens, along the Irish coast for Harris), that brings their paths together.
Far from the incessant noise of local and international news and the maelstrom of the media, the paintings and drawings shown today are the result of a desired contact and intense observation of simple elements of reality: fruit, flowers, trees, rocks, the sea, the sky. Although these motifs are central to the compositions, they do not necessarily constitute their essence. On closer inspection, they seem no more than the ideal tools for a determined quest to let go.
As a static manifestation, each painting appears to the viewer as an event. However, it is also, and even primarily, a sequence of events. One need only approach the surface of Geyskens and Harris’ still lifes and landscapes to see this obvious fact. For those who know how to look, the surface of the coloured relief re-enacts the spectacle of creation. The episodes of the artistic drama are reconstructed as we discover the stratigraphy of the painting, confronted with the epiphany of repentance. The painter never knows exactly what he is looking for or wants to see, but rather what he would rather not see. And just as a director can sometimes make certain characters disappear when editing a film, it would be a mistake to deprive himself of his own talents as a magician.
If the paintings by Geyskens and Harris appear to be similar in terms of the process of their conception, it is quite a different matter when it comes to their drawing. Vincent Geyskens’ drawings, first copied from sadly mutilated notebooks, stand in stark contrast to Harris’ compositions on free paper, the fruit of several hours’ work in succession, faced with the auratic aura of the rock mass, in their multiplicity (hundreds, maybe even thousands) and the speed of their execution (these fleeting, almost automatic notes, sometimes carried out blindly, while walking). In both cases, however, it is the freeing of the hand’s movement from the eye and its gaze on reality that guides their steps.
Ungatz. Really ?
Simon Delobel
> catalogue and prices on request
Informatie die niet essentieel is voor de waardering van de tekeningen en schilderijen van Pat Harris en Vincent Geyskens die van 9 december 2023 tot 20 januari 2024 te zien zijn bij valerie _traan gallery in Antwerpen.
De zaaltekst is een genre op zich, waarvan de vorm afhangt van de tentoonstellingscontext. Op zijn best stemt de auteur zijn/haar stijl en denkwijze af op de inhoud van de tentoongestelde werken en hun fysieke kenmerken.
De tekst in je handen is niet de lofrede die ik aanvankelijk voor ogen had, waarin ik zou hebben verteld hoe de vluchtige fragiliteit van de bloemencomposities van Pat Harris of het plutonisme van de stillevens van Vincent Geyskens me zo bijzonder aantrekken. Het leek me beter een dergelijke liefdesverklaring weg te houden van het exhibitionisme van de mercantiele ruimte.
Deze tekst is ook niet de beledigende brief geworden die ik aan de twee kunstenaars schreef (maar die inmiddels verdwenen is...), waarin ik mijn frustratie uitte over de stille kracht van hun aanpak en die in de lijn lag van de vrolijk nihilistische, provocerende en ongeremde titel van de tentoonstelling (een Google-zoekopdracht heeft uitgewezen dat Ungatz in straattaal ‘NIETS’ betekent... of, om Vincent Geyskens te citeren: ‘Nothing! Death! Nougatbollen! Nichts! Bollocks! The void! Le vide!’.
Uiteindelijk is deze tekst niet meer dan een poging om informatie samen te brengen over werken die tussen 2020 en 2023 zijn gemaakt, een periode die aanving met een min of meer gedwongen isolement van één ieder. Pat Harris en Vincent Geyskens kennen elkaar al meer dan dertig jaar. Als Pat Harris vandaag zijn recente werk presenteert naast dat van zijn leerling aan de Antwerpse Academie van 1990 tot 1994, dan is dat op uitnodiging van Geyskens.
Het is niet ongewoon dat bepaalde praktijken en gevoeligheden mensen in de loop der jaren dichter bij elkaar brengen, waardoor hun band sterker wordt zonder tegelijkertijd afbreuk te doen aan hun eigenheid. Als schilders hebben Geyskens en Harris altijd de eenzaamheid en de beslotenheid van het atelier opgezocht; in het geval van Geyskens badend in elektrisch licht, in dat van Harris in diffuus daglicht. Sinds enkele jaren tekenen beiden in de open lucht tijdens lange wandelingen: Geyskens in het Zoniënwoud en Harris langs de Ierse kust.
Ver van het onophoudelijke geraas van lokaal en internationaal nieuws of de maalstroom van de media, zijn de schilderijen en tekeningen die vandaag te zien zijn het resultaat van een intense observatie van eenvoudige elementen van de werkelijkheid: fruit, bloemen, bomen, rotsen, de zee, de lucht. Hoewel deze motieven centraal staan in de composities, vormen ze niet noodzakelijkerwijs de essentie ervan. Bij nader inzien lijken het niet meer dan de ideale hulpmiddelen in een zoektocht om los te laten.
Als een statische gegeven verschijnt elk schilderij voor de toeschouwer als een gebeurtenis. Het is echter ook, en zelfs in de eerste plaats, een intrinsieke opeenvolging van gebeurtenissen. Dit wordt alleen maar duidelijker wanneer je het oppervlak van de stillevens en landschappen van Geyskens en Harris van dichtbij bekijkt. Voor zij die weten te kijken, is het creatieve proces af te lezen aan het oppervlak van het gekleurde reliëf. De fasen van het artistieke drama zijn aanwezig in het berouw die aan het schilderij haar stratigrafie geeft. De schilder weet nooit precies wat hij zoekt of wil zien, maar wel wat hij liever niet wil zien. En net zoals een regisseur soms bepaalde personages laat verdwijnen bij het monteren van een film, grijpt de schilder in als een goochelaar.
Waar de schilderijen van Geyskens en Harris op elkaar lijken wat betreft het creatieproces, liggen hun tekeningen mijlenver uit elkaar. De (honderden, misschien wel duizenden) tekeningen van Vincent Geyskens die hij voor het eerst jammerlijk uit zijn (nu verminkte) schetsboekjes haalde, bestaan uit vluchtige quasi automatische aantekeningen. Hij schetst ze soms blindelings, of al wandelend en voert ze uit met een ongeziene snelheid. Ze staan in schril contrast met de composities op vrij papier van Harris, die resulteren uit enkele uren werk achter elkaar, met de blik gericht op indrukwekkende rotsen. Toch bevrijden zowel Geyskens als Harris zich van de manier waarop hun hand beweegt ten opzichte van hun oog dat gericht is op de werkelijkheid.
Ungatz. Echt?
Simon Delobel
> catalogus en prijzen op aanvraag